Essai de présentation de l'ouvrage de philippe erlanger, charles vii.
Thévenin, septembre 2020
Philippe Erlanger nous indique, dans l’avant-propos de la très belle présentation bleu roi des Editions de Crémille de son livre publié en 1997, que son ouvrage a été plagié sans mesure.
Depuis la première parution du livre en 1945 on a plus parlé de Yolande d’Aragon qu’on n’avait parlé d’elle en cinq siècles.
« la thèse que j’ai défendue a provoquée de vives controverses et trouvé des contradicteurs véhéments. Madame Régine Pernoud n’a pas hésité à me ranger parmi les « cauchons » qui se sont évertués à falsifier l’histoire de Jeanne d’Arc. J’aurais été, je l’avoue, beaucoup plus sensible à ses critiques, si elle n’était pas tombée dans une des erreurs qu’elle dénonce elle-même. Je veux dire, reprenant ses propres termes, qu’il lui arrive de laisser de côté ce qui contredirait sa conviction ».
Philippe Erlanger
Philippe Erlanger se permet dans son avant-propos de critiquer son contradicteur, mais en historien, c’est à dire avec intelligence et élégance…pour notre plaisir !
Philippe Erlanger partage, comme il le remarque lui-même, la même opinion que Michelet et Champion sur le rôle éminent de Yolande d’Anjou auprès de Charles VII. Nous partageons cette vision historique qui peut servir d’introduction aux manœuvres que nous appelons « l’opération bergère » ( voir l’article sur le site ).
Il est bien évident que pour nous l’immense œuvre de Philippe Erlanger le classe bien au-dessus de toute les basses polémiques. Ce dernier a apporté des connaissances nouvelles par ses brillantes synthèses et tous les auteurs ne peuvent prétendre atteindre ce niveau. Son Charles VII est un ouvrage exceptionnel que nous recommandons, il est digne d’un grand historien.
Entre 1422 et 1461, Charles VII gouverne tour à tour une France déchirée par la guerre, occupée aux trois quarts, exsangue, puis l'État le plus fort et le plus unifié d'Europe. Jamais peut-être, l'expression « miracle politique » n'a eu plus de sens, si bien que le temps de Charles « le Bien Servi » apparaît comme un pivot de notre histoire nationale.
Bien sûr, il y eut l’intervention de Jeanne d'Arc et de son épopée, et Philippe Erlanger, avec son souci méticuleux des archives, en donne la mesure.
Mais également la métamorphose d'un roi et d'un royaume, héritiers des désastres causés par Charles VI le Fou, forgeant la centralisation monarchique, une armée de métier, rétablissant l'ordre financier et la prospérité alimentaire, s'ouvrant aux prémices de la Renaissance. Et pour renforcer ce mystère, il y a la personnalité de Charles VII, analysée en détail par l'auteur, ce roi capable de surmonter les infortunes d'une enfance dominée par le malheur, de compter sur l'aide indispensable d’une femme d'exception Yolande d'Aragon.
Cette dernière est présentée comme la conseillère du roi. Jean Juvenel des Ursins dit de Yolande que c’était la plus belle femme du royaume et Philippe Erlanger fait briller son intelligence.
________________________________