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Jeanne ou St Maurice ?Les secrets de Jeanne - Questionnements & hypothèses

La Noblesse des d'Arc

Proposé par THEVENIN

 

Les lettres patentes de Décembre 1429

Avant d’aborder le sujet sur les lettres d’anoblissement de la famille d’Arc nous proposons un rappel sur la noblesse des origines de la famille d’Arc et sur les d’Arc du Bassigny et du Barrois qui ont laissé une trace dans l’histoire.

La noblesse des origines de la famille d'Arc

Le Vicomte Oscar de Poli dans l'annuaire de 1890 du Conseil héraldique de France, dont il était le Président, publia (pages 41 à 99) des "Notes sur la Famille de Jeanne d'Arc" où il envisageait la possibilité que cette famille soit un rameau d'un lignage chevaleresque fort ancien : celui des seigneurs d'Arc sur Tille.

Sa conclusion (page 84) était que :

"dès le XIIème siècle ces derniers provignaient dans la direction de la Champagne ; à l'aide de quatre ou cinq cents de leurs titres, (on les suit), pendant trois siècles, d'Arc sur Tille jusqu'auprès de Ceffonds de 1360 à 1375, date approximative de la naissance de Jacques, père de la Pucelle, des rameaux de cette très noble Maison étaient possessionnés aux environs de Ceffonds, où naquit ledit Jacques".

Dans les années 1940 à 1953, deux érudits, le général Alfred Voiriot et son frère Charles Voiriot, firent de leur côté des recherches minutieuses aux Archives départementales de la Côte d'Or, dont Charles Voiriot publia les résultats à Dijon en 1954: De l'ascendance paternelle au lieu natal de Jeanne d'Arc, Dijon, Bernigaud et Privat, 1954.

Eux aussi aboutissent à la conclusion d'une origine chevaleresque de la famille de Jacques d'Arc.

La famille d’Arc possédait des armes et pouvait appartenir à la noblesse car plusieurs de ses membres ont exercé des fonctions importantes auprès de la famille royale (dont un précepteur du dauphin), dans l’administration et dans l’Eglise.

La distinction de l’Ordre du Porc-Épic décernée par Charles d’Orléans au chevalier Pierre (frère adoptif de Jeanne) nécessitait de la part du récipiendaire d’être issu de quatre générations nobles (Ordre du Porc-Épic institué en 1394 à l’occasion du baptême de Charles d’Orléans – nombre des décorés fixé à 25).

Cette famille, si elle était noble, a donc porté cette noblesse jusqu’à l’extinction de son dernier héritier mâle, c'est-à-dire avec Jean du Lys disparu en 1501, fils du Chevalier Pierre.

Les d'Arc du Bassigny et du Barrois – une famille de hauts fonctionnaires et de dignitaires d'Eglise

Le Gallia Christiana fait état de l’existence en 1408 d’un Raoul d’Arc, Capitaine de Diuffaco – Chambellan de Charles VI – Sénéchal de Rouergue – Chambellan de la résidence royale de l’Hôtel Saint Pol.

La même source signale un Yvon d’Arc Bailli du Grésivaudan en 1409 – Conseiller du Dauphin, ainsi qu’un Guillaume d’Arc - Seigneur de Cornillon – Chambellan – Conseiller du Roi - Gouverneur du Dauphin Louis Duc de Guyenne (fils de Charles VI) 1397 – 1415. Ce dernier habitait nous dit Siméon Luce à Courcelles sur Aujon en 1398, village très proche d’Arc en Barrois.

Egalement cité en 1331 un évêque de Mende (epicopus mimatensis) du nom de Jehan d’Arc (évêque de Mende en 1330 - 1331 et évêque de Langres du 21/12/1331 jusqu’en 1342)…

Et une Marie d’Arc qui avait épousé le duc Jehan de Bourgogne de la première dynastie (la haute noblesse de cette dernière étant certaine compte tenu de la qualité de l’époux).

Chapoy remarque un Simon d’Arc, parent de Jacques d’Arc de Domremy qui était vers 1400 – 1410 chapelain de Notre-Dame au Château de Chaumont en Bassigny, propriété de Charles VI.

Francis André (cf. bibliographie) a trouvé un Pierre d’Arc, Chanoine de Troyes en 1375 ainsi qu’un Michel d’Arc, curé de Bar-le-Duc en 1404.

Siméon Luce parle d’un Jeannin d’Arc, natif du Bassigny, qui fut un familier du Connétable de France Olivier de Clisson et était apparenté aux d’Arc de Domremy.

Vallet de Viriville fait la relation suivante dans son livre sur la Reine Isabeau de Bavière à partir de ses recherches dans les archives de l’Hôtel Saint Pol, de la visite d’une dame Jehanne d’Arc le 12 juin 1407 à l’Hôtel. Le Roi lui fit verser une somme d’argent inscrite dans le registre des comptes de sa Maison (Archives Nationales – section historique KK 31 32 F° 90).

A la même date 36 sols sont donnés à Guillaume Harc ou Darc, huissier d’Armes "pour argent prêté au Roi par lui pour donner à sa volonté". Ce Guillaume est sans doute le Seigneur de Cornillon évoqué ci-dessus.

Vers 1410 nous remarquons une Jehanne d’Arc, Dame d’honneur de la Reine Isabeau de Bavière. Cette Jehanne est l’épouse de Nicolas d’Arc qui était le frère de Jacques d’Arc, mari d’Isabelle Romée de Vouthon.

Egalement Jehan d’Arc – 1436 – nommé Arpenteur du Roi pour les bois et forêts au département de France par Charles VII.

Jean-Pierre Bernard note que cette famille, "dans l’entourage des rois, devait être appréciée par eux, pour qu’on leur confie même l’éducation du Dauphin de France". 

Découverte des lettres de 1429 en 1550

Des lettres patentes d’anoblissement de Jeanne, de sa famille et de ses descendants datées de décembre 1429 sont produites à l’occasion d’une procédure judiciaire en 1550. Nous présentons ici l’extrait du paragraphe le plus important de ce document :

C'est pourquoi nous faisons savoir à tous, présents et à venir, que, eu égard à ce que dessus, considérant en outre les agréables, nombreux et recommandables services que Jeanne la Pucelle a déjà rendus et rendra à l'avenir, nous l'espérons, à nous et à notre royaume, et pour autres certaines causes à ce nous mouvant, nous avons anobli ladite Pucelle, Jacques d'Arc dudit lieu de Domremy et Isabeau sa femme, ses père et mère, Jacquemin et Jean d'Arc et Pierre Pierrelot ses frères, et toute sa parenté et lignage, et, en faveur et contemplation d'icelle Jeanne, toute leur postérité mâle et femelle, née et à naître, en légitime mariage, et par les présentes, de notre grâce spéciale, certaine science et puissance, les anoblissons et déclarons nobles; voulant que ladite Pucelle, lesdits Jacques, Isabeau, Jacquemin, Jean et Pierre, et toute la postérité et lignage de ladite Pucelle ainsi que les enfants d'eux, nés et à naître, soient par tous tenus et réputés nobles, dans leurs actes, en justice et hors justice, et qu'ils jouissent et usent paisiblement des privilèges, franchises, prérogatives et autres droits, dont sont accoutumés de jouir, en notre royaume, les autres nobles, extraits de noble lignée, lesquels et leur dite postérité nous faisons participer à la condition des autres nobles de notre royaume, nés de noble race, nonobstant qu'ils n'aient, comme dit est, une origine noble, et qu'ils soient peut-être d'autre condition que de condition libre.

Première procédure judiciaire au titre des lettres de 1429

De 1429 à 1550 (première procédure judiciaire par LE FOURNIER faisant état des Lettres de décembre 1429) nous n’avons aucune revendication de noblesse de la part de la famille d’Arc au titre des prétendues lettres d’anoblissement décernées par Charles VII.

Nous constatons que jusqu’en 1550 il n’y a aucun acte officiel relatant l’anoblissement des descendants de la famille d’Arc, ce qui a toujours été très surprenant pour les généalogistes qui ont étudié le sujet. Il est bien évident que si les Lettres de décembre 1429 ne sont pas utilisées par les descendants de 1429 à 1550 cela pose un problème historique et sociologique car les avantages liés à la qualité de noble étaient très importants et s’y soustraire était très peu courant. Le doute sur l’authenticité des Lettres de 1429 s’est donc répandu chez un certain nombre d’historiens et de généalogistes à la suite de cette observation.

De 1550 à 1556 le délai aura été employé par les descendantes de la famille d’Arc pour faire valoir leur qualité de noble au titre des lettres de 1429 avec un échec final matérialisé par l’Edit d’Amboise du 25 mars 1556. C’était là tout le système automatique successif de l’anoblissement des descendants de la famille d’Arc par les femmes au titre des lettres de décembre 1429 qui est remis en cause et toute valeur attribuée aux prétendues lettres puisqu’il n’y a plus d’héritiers mâles. En tout état de cause le pouvoir royal précise sa pensée et modifie ses précédentes dispositions si l’on considère que celui-ci est l’émetteur des lettres de décembre 1429.

Contestation des lettres de 1429

L’authenticité des Lettres de 1429 est contestée par Jean Jacoby qui en a fait un livre (la noblesse et les armes de Jeanne d’Arc – Mercure de France – 1937, voir Biblio). Un généalogiste distingué M. de SACHY de FOURDRINOY écrit également dans la revue Histoire et Généalogie de Janvier - Février 1987 : "l’original des lettres d’anoblissement n’a jamais été trouvé – Ces lettres sont connues par une exposition fautive transmise dans les archives nationales et par une copie collationnée en 1738". Sachy de Fourdrinoy produit dans la revue précitée les dates très significatives qui sont évoquées ici pour appuyer sa démonstration. Un précédent article de ce dernier est paru dans la revue Les Amis de Jeanne d’Arc sous le titre : "Une légende tenace – la noblesse des neveux de Jeanne d’Arc", n° 100 du 2ème trimestre 1980 et n° 101 suivant. L’auteur cite les neveux de Jeanne d’arc en évoquant les descendants de la famille de la Pucelle mais ce terme est impropre car nous savons que Jeanne est une fille adoptive de la famille d’Arc.

Nous constatons que le généalogiste rejoint ainsi l’historien Jacoby. Ce dernier fait ainsi état de l'origine de ces lettres dans les termes suivants :

" Ce qui frappe au premier abord dans l'histoire des lettres de 1429, c'est qu'elles n'apparaissent pour la première fois que plus d'un siècle plus tard ; en 1550, Robert Le Fournier, se disant baron de Tournebus, demanda et obtint en son nom, et en celui de son neveu Lucas du Chemin, des lettres de noblesse, pour lesquelles il présenta celles de décembre 1429".

" Robert Le Fournier se prétendait descendant des d'Arcs par les femmes en suivant les lettres de 1429.... Mais ce qui peut surprendre, c'est que le document original, seul témoignage d'un privilège que les juristes qualifiaient d'inouï (anoblissement par les femmes), n'ait pas été présenté par le demandeur et que l'on se soit contenté de la mauvaise copie remplie de fautes, jointe à la requête de Le Fournier".

Cependant, un doute semble subsister dans l'esprit du rédacteur des lettres patentes de 1550, car il ne parle des droits des demandeurs et de l'existence des pièces qu'au conditionnel : 

"Charles VII... auroit anobly ladite Pucelle, Jehanne d'AY, Jacques d'Ay son père, Isabeau sa femme, Jacquemin....ensemble tout leur lignage et postérité en ligne masculine et féminine, et de ce en auroit fait expédier ses lettres en forme de chartes, de ceste teneur...."

Suit le texte du document, présenté par Le Fournier, après quoi le rédacteur ajoute :

"Du contenu desquelles lettres... les hoirs et successeurs d'icelle Pucelle....auroient toujours depuys jouy et usé..."

Le rédacteur se montre perspicace en usant du conditionnel, du moins quant à la dernière phrase, car rien ne prouve que les descendants des d'Arc aient toujours joui et usé des droits qu'ils réclament maintenant. Nous pouvons affirmer que, bien au contraire, qu'il n'avait jamais été question auparavant des privilèges qui leur auraient été soi-disant accordés et que les frères d'Arcs et leurs descendants, en ligne masculine seulement, invoquaient des raisons tout à fait différentes pour se prévaloir de la noblesse.

Cependant Le Fournier obtient gain de cause ; il est anobli, lui et son neveu, par lettres patentes de 1550 ; quant à la copie défectueuse qu'il a présentée, elle est versée, sur sa demande, au Trésor des Chartes, où elle acquiert, de ce fait, un caractère quasi officiel, qui déroutera les historiens. Et plus tard, le 30 août 1608, ce document sera enregistré en la Cour des Aides de Normandie.

Il semblerait résulter de ces faits que le document authentique n'existait plus à l'époque et qu'on avait dû se contenter d'une copie faute de mieux.

Jean Jacoby ajoute : "Dans son ouvrage sur Charles du Lys, Vallet de Viriville déclare avoir retrouvé en 1853, à la direction générale des Archives, non pas la pièce originale, mais une copie authentique et collationnée sur cet original, après l'incendie de 1737. Cette leçon est évidemment préférable à celle de 1550... Or, les termes mêmes de cette déclaration de Vallet de Viriville démontrent qu'il ne s'agit pas ici de l'authenticité de la charte originale, mais de l'authenticité de la copie qu'il a retrouvée, autrement dit que cette copie n'est pas un faux, mais qu'elle a été collationnée sur un document antérieur, dont nous ignorons l'authenticité. Ceci ressort de la notation portée sur cette copie : Collationné par nous, conseilller-maître à ce commis J.S. Fremin."

Remarquons également que les deux copies, celle de 1550 et celle retrouvée par Vallet de Viriville, ne coïncident pas et que l'éminent historien estime cette dernière préférable; enfin il semblerait, d'après Vallet de Viriville, que l'original existait encore au XVIIIème siècle, puisque la copie a été collationnée sur cet original après l'incendie de 1737.

Dans ce cas, pourquoi la direction générale des Archives eût-elle conservé cette copie, au lieu de l'original qui devait exister à ce moment ?

Ici encore, comme toute les fois ou nous croyons tenir enfin une preuve indiscutable de l'existence des lettres de 1429, cette preuve disparaît et s'évanouit.

La première généalogie connue de la famille de Jeanne d'Arc est transcrite par un personnage controversé,

Charles du Lys, qui a travaillé avec la tradition orale, a fourni des productions en 1610, 1612 et la dernière en 1628. On soupçonne ce dernier d’être le créateur des lettres de décembre 1429 ainsi que de l’acte d’anoblissement des du Cailly (famille de sa femme) par invocation du témoignage de Jeanne d’Arc (le personnage est un haut magistrat qui ne manque pas d’à propos). 

Rappel de la règle

Pas de lettre d’anoblissement, pas d’anoblissement ainsi que le réitère officiellement l'arrêt du 22 mars 1666 du Conseil d'Etat de Louis XIV, par lequel tous les membres de la noblesse étaient tenus à produire leurs titres justificatifs, qui pour être valables devaient être originaux...

Evolution statutaire et sociologique de la famille d'Arc

De tout ce qui précède nous concluons que la noblesse, s’il y a, de la famille d’Arc a été transmise jusqu’au dernier fils de la famille, en l’occurrence Jean du Lys époux de Macé de Vézines fils de Pierre époux de Jeanne Boudot et frère de la Pucelle (cf. Annuaire du Conseil Héraldique de France – troisième année – 1890 – la descendance de Pierre du Lys troisième frère de la Pucelle).

La famille d’Arc a donc perdu sa noblesse du chef de la famille d’Arc faute de descendant mâle et ou du chef du prétendu anoblissement par les lettres de 1429 avec la production par le pouvoir royal de l’édit d’Amboise.

En effet, l’édit d’Amboise du 25 mars 1556 et l’Arrêt conforme de la Cour des Aides de Normandie du 25 avril 1556 restreignent la cause exorbitante de noblesse utérine en exigeant que les maris et descendants vivent noblement et justifient de leur extraction par lettre patente ou décision judiciaire spécialement obtenue à leur égard.

Le précédent règlement est confirmé par l’édit du Roi Henri IV de 1598 et par l’édit de Louis XIII en 1614 et l’édit du 18 janvier 1634 car un nombre important d’abus est constaté par chaque nouveau souverain et que cela pose un problème de rentrées fiscales.

Les descendants des filles tiennent donc leur noblesse des familles auxquelles ils sont alliés.

Nous devons ainsi considérer que si les familles des descendantes de la famille d’Arc se sont retrouvées dans "l’obscurité" à l’égal de toutes les familles du royaume qui n’étaient pas nobles, cela n’a rien d’étonnant. Seules les familles nobles ont laissé des traces dans les archives avant l’organisation des registres paroissiaux et de ceux de l’état-civil car ces dernières occupaient des emplois ou des charges militaires ou civiles que nous pouvons qualifier de réservés et dont nous avons conservé les traces administratives. Ces familles ont fait l’objet d’un acte d’anoblissement conservé par l’administration royal et par les récipiendaires. Ces familles devaient ensuite au cours des âges prouver leur noblesse ou leur ancienneté dans la noblesse dans tous les actes de leur vie.

Pendant les périodes définies, ci-dessus des anoblissements ont été réalisés par le pouvoir royal de personnes prétendant appartenir à la descendance de la famille d’Arc. Ces anoblissements ne prouvent pas et/ou ne cautionnent pas une filiation d’une part, et d’autre part, s’accoutument fort bien de l’édit d’Amboise, qui est la règle d’application générale et l’anoblissement d’un sujet sanctionne des mérites personnels à un moment donné de l’histoire.

Conclusions pour l'Histoire

Il était important pour nous de répondre à ceux qui avancent l’argument de l’anoblissement de la Pucelle et de sa famille pour prouver que Jeanne n’est pas une princesse royale, que les faits ne sont pas établis et que la famille d’Arc ne s’est jamais présentée après le décès des trois frères comme étant d’une noblesse reconnue par le pouvoir au titre des fameuses lettres de décembre 1429.

En ce qui concerne le blasonnement de la Pucelle de juin 1429 nous possédons le document officiel nécessaire. Nous indiquons à ce sujet qu’il ne faut pas confondre blasonnement et anoblissement. Le pouvoir royal blasonne ses princes et anoblit les roturiers… En l’occurrence Jeanne princesse royale déjà noble a été seulement blasonnée comme le sont les bâtards et les fils de la famille royale.

Les anoblissements sont répertoriés dans l’Annuaire du Conseil Héraldique de France – 13ème année – 1900 pour les années 1400 à 1480 et pour les années 1446 à 1566 dans l’Annuaire de la 14ème année – 1901 (documents disponibles sur internet sur le site de la BNF Gallica)

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