English German Spain Italian Dutch Russian

Château de ChinonLes secrets de Jeanne - De Chinon à Rouen

Le blason de Jeanne.

En date du 2 juin 1429, il est donné à Jeanne, par un brevet royal d'armoiries, un blason. Le blason conféré à la Pucelle étant dessiné sur le document, il n'est donc guère contestable.
Il fait pourtant toujours l'objet d'une âpre discussion quant à sa signification !
De plus, il est rarement reproduit sous sa forme originelle : on le dessine en général comme une épée surmontée d'une couronne, et non transperçant une couronne. Pourtant, il existe encore l'exemplaire original du brevet, ce qui ne laisse planer aucun doute quant à son dessin.

le brevet conférant ses armoiries à Jeanne

Mais il faut savoir que Jeanne déclarera lors de son procès de Rouen n'avoir jamais porté ce blason ! on comprend aisément le pourquoi d'une telle "discrétion". Reconnaitre les faits équivaut à avouer le secret de sa réelle ascendance.

Un blason est, au Moyen-âge surtout, un signe évident de reconnaissance, c'est-à-dire qu'il doit être suffisamment «parlant» pour que l'on puisse aisément reconnaître son porteur. C'est une sorte de carte de visite, un " pedigree "...

Naturellement, il n'est pas établi à la légère, et l'art de l'héraldique constitue une science à part entière, avec ses codes, ses signes, ses couleurs. L'emplacement de chaque meuble a son importance, et rien n'y figure sans être dûment justifié par le passé de son détenteur.

Or Jeanne est jeune, et donc n'a aucun antécédent officiel à présenter. Elle ne possède pas de terres, et sa naissance remonterait à une vingtaine ( bien moins dans la légende ) d'années. On ne peut donc alors évoquer que ses origines… Et ajoutons le, ce brevet ne lui confère ni terre ni château...

En passant, permettons-nous néanmoins une petite remarque : si Jeanne est bien la fille légitime des d'Arc, il n'y a donc rien à cacher, et elle pourrait simplement arborer le blason de cette même famille ( un arc bandé de trois flèches ).

Le blason dit des d'Arc

Mais comme on éprouve le besoin de lui créer de toutes pièces un blason, c'est donc que les origines de Jeanne ne sont pas à rechercher du côté de la famille d'Arc ! dans le cas contraire, il aurait suffi de lui attribuer le blason de son père ou de sa mère, avec quelques modifications mineures.

Rappelons ici que le blason des "Dulis" ou Dailly est fort connu, de même que celui des Salm-Bourlémont...

Mais justement, quelles sont les origines de Jeanne ? fille de la reine, Isabeau de Bavière, et de Louis d'Orléans, frère de son mari, le Roi Fou, le malheureux Charles VI, c'est-à-dire pas même une bâtarde, mais tout bonnement une enfant illégitime, on ne pouvait guère étaler son origine au commun des mortels. Surtout dans le but d'en faire un personnage d'essence divine, la Fille de Dieu.

Il faut se souvenir qu'un Roi pouvait coucher à tout va et semer des bâtards aux quatre coins du royaume, rien ne l'interdisait. En revanche, une reine se devait de ne procréer que du fait de son époux, ce qui était loin d'être le cas pour Isabeau de Bavière.

Sur le blason de Jeanne figure donc une épée, portant cinq signes sur sa lame, et " férue en pal dans une couronne "...
Quant aux signes, on a donc vraisemblablement représenté ici l'épée dite de Sainte Catherine de Fierbois, retrouvée prétendument à l'aide des voix de Jeanne, derrière l'autel de l'église de cette commune. ( lire l'article sur l'épée de Fierbois ).

blason de jeanne

A qui avait appartenu cette arme ?

Les écrivains orthodoxes penchent pour celle de Charles Martel.

Ce qui constitue encore un miracle, car sortir de terre, à peine rouillée, une épée enterrée là depuis les alentours de 732, on voit aisément que certains n'ont pas conscience des effets de la corrosion sur du métal du début du VIIIe siècle, en terre depuis 700 ans !

Mais qui par la même occasion représente un symbole fort pour une grande partie des tenants de l'histoire officielle de Jeanne :
Charles Martel est en effet ce roi de France qui arrêta les... arabes à Poitiers...

Charles Martel à la bataille de Poitiers

Charles Martel à la bataille de Poitiers

L'explication de Pierre de Sermoise nous parait donc beaucoup plus logique :

 « Propriété de du Guesclin, l'arme avait été léguée à Louis d'Orléans par le connétable breton. En 1407, après l'assassinat du duc, c'est Pierre, dit Clignet, de Bréban qui la recueille pieusement ; et à sa mort, Bréban exigera que l'épée soit placée sur son propre tombeau, dans l'église de Fierbois »

Cette arme aux caractéristiques bien spéciales, cinq signes (croix ou fleurs de lys?) sur la lame, était donc l'épée du géniteur de Jeanne, Louis d'Orléans...

Rappelons encore que selon les termes mêmes du brevet d'armoiries, l'épée est dite férue en pal dans la couronne.

Couronne dont on peut constater qu'elle s'incline sur l'arrière, de telle sorte qu'elle dévoile la perspective de sa base...

Et laisse donc apparaitre à sa base une ouverture  oblongue, que vient " empaler " la lame.

Cette " fente " représente ici ni plus ni moins que la vulve de la Reine, Isabeau de Bavière. La couronne penchée vers l'arrière représente la reine ... culbutée !!!

Et rappelons que l'épée a été de tous temps le symbole phallique par excellence !

Le tout est la représentation héraldique du sexe de Louis d'Orléans pénétrant Isabeau de Bavière...

On nous fait remarquer que cette épée qui comporte une lame courte de forme triangulaire se nomme " CINQUEDEA ", ce qui signifie " Cinq doigts "... On voit que l'allusion sexuelle ne change guère !

Et d'autre part, un amateur de reconstitution médiévale nous apprend qu'il existait à cette époque des armes munies de protubérances formant quillons. Les " boules " ornant les extrémités de chaque quillon sont alors nommées " couillettes ".... On perçoit mieux alors l'explication du symbole phallique...

On comprend donc que ce n'est pas innocement que les juges héraldistes ont dévolu ces armoiries à Jeanne... Et l'on saisit alors d'autant mieux son refus de l'afficher !

Le Beau Louis et ses amours coupables avec la Reine !

On a là tout le mystère des origines de Jeanne ! il suffisait de deux meubles classiques aux héraldistes de l'époque pour traduire crûment sur un écu la réalité de l'histoire.

On doit donc également noter la forme donnée à la garde de l'épée, ainsi qu'à sa taille. L'épée a été mise à l'échelle du sexe royal, et les extrémités arrondies des quillons, les " couillettes " font imaginer d'autres ... attributs, les génitoires du beau duc !

Bien sûr, cette explication dérange les tenants de l'histoire officielle, mais elle est fondée. Il suffit à tout un chacun de se procurer un traité d'héraldisme pour s'en convaincre...

D'ailleurs, en dix ans d'existence de notre site, nul n'a jamais contesté cette analyse !

Un spécialiste de l'époque médiévale confirme :

A propos du Blason.

J'apporte un peu d'eau à votre moulin dans l'hypothèse (évidente) que l'épée est un attribut phallique et la couronne un sexe féminin.

Ce type d'allusion est caractéristique des armes dites à enquere, c'est-à-dire dont il faut s'enquérir du sens. L'héraldique de l'époque fourmille littéralement de ce genre de montage. Il n'était d'ailleurs pas rare que certains nobles, hommes ou femmes, lors de fêtes,  portent des blasons " d'une soirée ". Un message était caché dans le rébus qu'ils contenaient. C'était un sport cérébral très prisé par ceux qui avaient une bonne connaissance du langage héraldique et  permettaient à ceux qui les portaient d'afficher les messages les plus crus (ou les plus doux) en toute impunité.

Si les hommes portaient leur blason représenté dans un écu, signifiant par là même l'originelle fonction guerrière de la classe nobiliaire, celles des femmes l'étaient dans une sorte de losange fusiforme rappelant une vulve. Cette forme avait d'abord été réservée aux ecclésiastiques, mais au XVe siècle, il était devenu coutume de représenter ainsi les blasons féminins. ( Réf. : Traité d'héraldique. Michel Pastoureau. Picard ed. L'un des meilleurs ouvrages sur la question. ) Pas de doute donc, cette forme était très couramment utilisée en héraldique pour évoquer le principe féminin.( en apprendre davantage sur Michel Pastoureau )

Quant à l'aspect sexuel, le XVe siècle réunit étroitement en sa pensée les aspects les plus grivois et les plus saints. Qu'on ait donné des armes contenant un sous-entendu de fornication à celle que certains à l'époque prétendent déjà sainte n'a donc rien de contradictoire. Afficher, dans un blason à enquere, un ragot croustillant à propos des vrais parents de Jeanne est tout à fait conforme aux pratiques de l'époque. Il existait alors un goût certain pour l'irrévérence et grands et petits ne se privaient pas pour la pratiquer.

L'allusion sexuelle contenue dans le blason n'est d'ailleurs pas loin du jeu de mot. En latin, et nombreux sont les lettrés qui entendent encore cette langue à l'époque, le fourreau de l'épée se nomme " vaginum ". Y a-t-il sous-entendu plus évident ?

Les modifications ultérieures du blason

Et d'autre part, comment nous explique-t-on les modifications que les bonnes consciences ont apportées aux armes de Jeanne ? Même dans son prétendu village natal, le blason de Jeanne qui sert d'écusson à la mairie de Domremy la Pucelle ne respecte pas celui d'origine. On a " édulcoré " la chose.
De plus, l'échelle n'est plus respectée, et l'on voit que la garde a été modifiée... On a supprimé la " Cinquedea " trop allusive, les signes sur la lame, les quillons en couillettes, ainsi que la pénétration de la couronne culbutée !

Sur le papier à lettre de Domremy denos jours

Il semble que lorsqu'on a la chance de posséder des documents authentiques, le moins que l'on puisse faire serait de les respecter !

Ne serait-ce d'ailleurs pas là un bel exemple de " Mythographie " ?

N'en déplaise aux bonnes consciences, notre explication est la bonne : Jeanne la Pucelle est bien une " bâtarde " royale (en fait plus exactement enfant illégitime) , fille d'Isabeau de Bavière, Reine de France, et de son amant Louis d'Orléans.

En conclusion, rappelons ici la prophétie dite de Merlin, sur laquelle les tenants de la royauté de Charles VII vont fonder toute leur opération de guerre psychologique :

Une catin perdra la France, une vierge la sauvera, l'une de l'autre sortira !

Bien sûr, on ne fait plus maintenant état du troisième terme de la prophétie, qui gêne aux entournures les traditionalistes...